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Le blog de la Climbing Family 13!
10 novembre 2015

Mais, au fait, on a le droit de tomber en grande voie ??

Ce compte rendu, écrit à 4 mains (3 de Leslie et 1 de Fabien), est là pour partager avec vous les copains les folles aventures que nous avons vécu pendant ce beau week-end de 3 jours les 30/31 et 1er novembre 2015 !

Attention, prenez 1h devant vous, accrochez-vous, c'est parti :-)
 
Top départ
Alignés au départ, on a : 2 grimpeurs d'âge disparates, 1 camion d'un âge canonique, 3 jours de temps magnifique,  6 bières par personne, 10 fois trop de dégaines, juste 40 min de retard et 350 pages de voies dans le topo...
Les ingrédients de la recette du week end parfait GV au Cap Canaille sont rassemblés. Y a plus qu'à !
Vendredi  
On veut un truc tranquille pour commencer, histoire de même pouvoir en faire 2 dans la journée. C'était sans compter les 3 cordées de touristes qui partent dans LA voie qu'on avait choisie, pendant qu'on prépare le matos : Changement de plan, changement de voie, changement de parking... Les 40 min de retard vont vite se transformer en... ohhh ça va, on s'en fout ! on est en vacances (de 3 jours, certes) :-)
On part finalement sur "2 Vauriens 3 Canailles", magnifique, et déjà testée par Leslie et Toto en mars dernier: 7 longueurs, 6a+max, 6a oblig. 
Passées les 2 premières longueurs pas très intéressantes (même pas une chute de Grigri pour les pimenter !), on prend un peu de hauteur et Leslie prend enfin son 1er sec dans L3 (6a+). Rhooo Incroyable! Sûre que la cordée des 3 parisiennes pet'sec juste devant nous a versé de l'huile sur les prises. Ou alors elle a juste peur de tomber en GV. Mais on penche quand même pour la 1ère solution. Et en plus, on a une cordée de 3 allemands qui nous fout la pression derrière. (Ca va, le sec est bien justifié? ;) ). Leslie arrive au terrible relais de la grotte.

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Le terrible relais de la grotte


Au relais elle essaie d'engager un peu la conversation avec les 2 coincées qui sont là : A peine un regard et pas de réponse. OK SUPER l'ambiance ! Boucl arrive, suivi de près par le leader de l'équipe allemande, qui fait des relais n'importe comment... Fabien de Grimpe-a-vue n'a pas manqué de lui faire remarquer ;-). Il n'a pas l'air bien fun, et il ne sent pas très bon. Et ben ! Fallait prévenir que c'était journée Spéciale "Cordées Chelou" au Cap aujourd'hui!

Fab se fait la sortie de la grotte plein gaz sans vaciller, enchaîne L4 et me prévient que la leader de l'équipe des "Parisiennes Coincées" campe dans L5, donc qu'il faudra patienter, chacun avec notre cordée chelou respective. Je finis enfin par le rejoindre, on laisse les parisiennes prendre un peu d'avance. 
Nous pensant enfin seuls, j'en profite pour laisser s'exprimer mon humour du jour pas fin du tout - et, tant qu'on y est, pour lui demander ce qu'il pense des filles de devant que "perso, je trouve pas très sympas". Il me fait enfin remarquer que la dernière des Parisiennes Coincées est... juste au dessus de nous et qu'elle n'en a pas loupé une miette. Je crois qu'on a bien notre place dans la journée Spéciale "Cordées chelou" ;-)

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Boucl dans la fissure-gouffre de L5
Je laisse Boucl ouvrir L5, qui est la plus dingue : passage dans la fissure-gouffre débouchant sur le "bordel géologique". Ca ne loupe pas, il hallucine devant cette incroyable longueur qui lui met du baume au cœur et lui donne une irrésistible envie de chanter dans le talkie. Les 3 membres de l'équipe de l'Allemand-Qui-Sent en profitent autant que moi au relais, le "Meuuuh"(= signal de relais vaché) en rajoute une couche sur l'originalité de notre mode de communication qui les fait bien marrer, et j'arrive à les faire chanter "Vent frais, vent du matin" en canon et en allemand s'il vous plait pour faire taire Boucl ;-) 

La petite trav L6 en soleil bien bas nous fait terminer L7 sur poudingues en vision nocturne avec une frontale pour 2. Oui, on avait envisagé de faire 2 voies initialement...  
Derrière nous les Allemands-qui-puent-mais-savent-chanter communiquent à base de "scheisse !"; "artung !" et on sent un peu leur tension (en plus du reste) sachant qu'ils n'ont pas de topo. Du coup, pour éviter d'avoir leur mort sur la conscience, on leur cri des infos sur la dernière longueur (qui traverse à donf), et on revient 20mn et plus tard pour s'assurer qu'il sont bien sortis. C'est le cas.
Retour au camion après cette belle première aventure pour quelques bières, chips, pâtes et vin sur le parking interdit du Sémaphore où on a élu domicile pour le week end.
On s'endort en se demandant si ce n'était pas nous la plus chelou des cordées finalement...
Samedi 
Humeur masochiste du jour, on choisit "Cri Primal" : 5 longueurs, 6cmax, 6a+oblig. Bien que déjà sur place, on se retrouve inexplicablement en bas de la voie à 13h30... 
L1, 6a+ avec son beau départ dièdre, nous met dans l'ambiance direct : Leslie fait du point à point et abandonne au 3ème sans pouvoir sortir du dièdre. "Je DETESTE les dièdres !" Ou alors j'ai peur de tomber en GV . Mais on penche quand même pour la 1ère solution. Boucl passe, mais avec quelques difficultés aussi. La suite de L1 réserve encore son lot de bonnes surprises : une proue à prises cassantes et une trav sur-dure le long d'une rampe, que Leslie cote 7a à cause du "mur on ne peut plus lisse dans les mains"... sauf qu'il fallait utiliser la rampe en mains plutôt qu'en pieds !! "Bon, OK, je vais un peu prier le Dieu de la Lecture pour qu'il soit avec moi la prochaine fois". Pensée pour Seb ;-))


On se rejoint au 1er relai, à 15h passé, en ayant l'impression d'avoir fini la journée ! Mais la vision de L2 (6b+) nous redonne envie et énergie : verticale, puis de plus en plus déversante pour finir dans un toit impressionnant plein gaz. Leslie finit par trouver les bacs cachés, ce qui n'empêche pas nos "cris primaux" de résonner dans le Cap à nos passages du réta du toit. 

Quelle longueur encore ! 

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Boucl qui attaque la sortie du toit

Je suis bien contente que ce soit Boucl qui ouvre L3 en 6c : traversante sur bacs,  puis voie verticale gazeuse à mouv très fins, finissant avec un réta pas aisé dans les poudingues. Il part très concentré et... enchaine à vue ! On est comme des gamins :-) Le temps presse, on se retrouve à R3 au soleil très orangé, signe qu'on doit vraiment se bouger. 
Fab ouvre la hallucinante L4, un magnifique dièdre (ouais j'adore les dièdres en fait), qui passe dans une grotte puis finit en belle fissure qu'on passe en Dulfer, le tout accompagné d'un bel éventail de chansons massacrées au talkie (qui sera un bon fil rouge du week end) et que je fais à la frontale. 

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Le beau dièdre à la nuit tombante

On se retrouve à R4 dans la nuit noire, encore morts de rire de cette longueur dingue pimentée par notre vaste culture musicale. Heureusement, L5 - 6a sur poudingues - est commune avec la voie d'hier, je l'ouvre dans le noir total(aucun gaz, trop face !) et on finit, enchantés et épuisés, par cette journée invraisemblable.


Dimanche 
On est fatigués de ces 2 jours intenses. Histoire de délayer, on choisit la voie dite "la plus facile du secteur 14 juillet" : "Mathusalem" : 6a+max, 5c oblig. On comprend vaguement que les 2 dernières longueurs ont été déséquipées par sécurité mais qu'il y a moyen de choper d'autres voies faciles au niveau de la vire supérieure pour sortir. 
Depuis le temps, on devrait se douter que ce genre de plan est foireux... mais non, on est contents et on y va ! On ne regarde même pas l'heure en bas de la voie, on sait qu'on a explosé les records ;-)

Leslie commence L1, 6a+, et...Oh bah tiens! Je galère dès la 1ère dégaine. Punaiseuh ! Put** de mouv morpho de me**de à la c*$*, je voulais DE-LAY-ER aujourd'hui moi ! Je galère, je passe, j'engueule Boucl parce qu'il est trop grand, puis je regalère, je clippe,  et je regalère. Super
Sûr qu'Ils (quels qu'Ils soient..) ont enlevé des prises et ont oublié de mettre des bacs. Ou alors j'ai peur de tomber en GV. 
Mais on penche quand même pour la 1ère solution. 

L2 - 6a - n'a rien à voir avec la 1ère : facile, agréable, on déroule au soleil et dans le silence total. Oui aujourd'hui, on teste de nouvelles techniques : talkies éteints, on se parle pas, on communique via des signaux de corde et on va super vite comme les vrais
A R2, on se rend compte qu'on s'est quand même bien fait chier, et que ça va, on maitrise les techniques... on peut reprendre notre répertoire de massacre auditif aux talkies !
J'ouvre la dingue-dingue (bang bang) L3 : 5c, 
passage improbable dans une grotte, qu'on contourne en spirale au-dessus, pour se faire une sortie aérienne plein gaaaaaz sur un pilier. On en a encore pris plein  les yeux... Le Cap c'est vraiment dingue !

On arrive sur la fameuse Vire Supérieure sur laquelle on est sensés avoir un LARGE choix de sorties faciles via les voies voisines. Évidemment, la vire n'en n'est pas vraiment une, on tente de rejoindre un 6a+ voisin de sortie pendant 20 bonnes min. Mais les passages bien expo, le manque de relais et le soleil qui va de plus en plus vite nous font prendre une autre option : 6c puis 6a+. Il est tard, punaise, ça sent encore bien la mission! 

image
Relais à la soit-disant vire supérieure

Le 6c a l'air super beau mais fait trop peur : un surplomb d'entrée, une trav déversante, un pilier et un 2ème toit. Le tout dans le vide et au soleil qui nous abandonne.
Je tremble en regardant les mouv amples de Boucl : il passe le toit, s'équilibre dans la trav aérienne, il choppe le début de pilier, il serre - le dernier point clippé est dans la trav' à droite - 
gros blocage pour ramener sur pilier, "ATTENTION", il bloque, il serre et... il tient. Wow ! Il enchaine, drapeau à l'oblique, il avance, il sort le 2ème toit et disparait de mon champ de vision. 
...
"Meuh-meuuuh" dans le talkie. Aaahhh, il est trop fort !!! J'en ai encore les mains moites. Je le rejoins au relais où le soleil a laissé place à une sacrée ambiance...

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Boucl à R4 
​Vu l'heure, c'est lui qui ouvre L5 à la frontale - 6a+ - qui nous fait encore une fois halluciner : des grosses prises, une sortie de petit devers bien aérienne, un grand écart obligatoire avec 300m de vide sous les fesses, 1 pilier super gazeux, 1 cheminée aux prises raréfiantes et un 2ème pilier encore bien gazeux et cassant. Je le rejoins au relais, dans la nuit noire, encore une fois émerveillée par cette longueur incroyable et la journée qu'on vient de passer. Je suis à 1,5 m du relais final, on rigole, "Putaiiin on s'est encore mis la miiiission aujourd'hui! Pas mal pour une journée sensée être tranqu..." et là BAM! Ma prise de pied casse !

Beau toboggan ventral qui fait que, oui, j'ai finalement réussi à tomber en GV : lamentablement, en dalle, en moule, et sur le dernier mouv', de la dernière longueur, de la dernière voie, de la dernière journée !
 
Et là on se dit que les longueurs qui nous ont paru dures n'était peut être pas si dures... que c'était peut-être juste le gaz et la peur de tomber en GV... Mais on penche quand même pour la 1ère solution.
Leslie & Fabien
Grimpeurs de l'extrême (mais l'aprés-midi seulement)
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